La naissance de Lola par Virginie

Publié le par Jessika & Marion



Ma jolie Lola,

 


Voilà 4 mois et demi que tu nous as rejoints… bien plus si l’on lit cette histoire…


Tout a commencé un beau jour de janvier, Papa et Maman ont décidé de se lancer dans la grande aventure du deuxième enfant… seulement, il a fallu attendre trois mois, le mois d’avril, pour que tu te décides à faire le grand saut et à te glisser dans mon bidon…

Quelle ne fut pas ma joie quand j’appris avec ton papa ta venue, quelle ne fut pas ma jubilation quand j’appris que tu étais une petite fille… mon rêve de toujours !

Chaque jour de grossesse qui passait, je t’imaginais.


Tu étais prévue pour le 10 janvier… tu as attendu 8 jours de plus pour enfin pointer le bout de ton nez. Malgré mes fluctuations de moral, je ne regrette rien, ça en valait tellement la peine ! Voici comment tu es née ma poupée :

 


La nuit du 17 au 18 janvier, je commence à ressentir des douleurs au ventre… je n’y crois pas trop, ça fait plusieurs jours que le travail se prépare !


A 5 heures du matin, pas de doute, j’ai envie d’aller aux toilettes, j’ai mal au dos… et je perds le bouchon muqueux ! Je pense que ça y est !


Tu vas te décider toute seule ma princesse, merci !


De 5 heures à 7 heures, je gère le travail toute seule sans trop avertir Papa, il aura besoin de forces pour m’aider après !


Je sens une chaleur dans le bas de mon dos, juste là où j’ai mal, je crois que c’est Papa, ce n’est que le chat ! Il doit sentir que tout se trame.


7h, il est temps de prévenir Mamy Marianne qui va garder ton grand frère Louis et de prévenir Dominique, la sage-femme qui nous a suivies toute la grossesse et qui te mettra au monde.

Elle me dit de bien surveiller les contractions, tant que je n’ai pas mal, je peux rester à la maison.

 


Un dernier câlin à ton grand frère, je le quitte enfant unique, je le retrouverai premier de la fratrie, grand frère, aîné.

Je suis émue, il s’en va avec son papa, moi, je prends ma douche et me fais toute belle pour t’accueillir.

Papa revient et me fait un massage, les contractions ne sont pas super régulières mais certaines me font mal… je doute, j’espère que ce n’est pas encore un faux travail…

 


Vers 11h, Dominique nous appelle, elle est à l’hôpital et me conseille de venir, il ne reste qu’une salle de travail !

On ne veut pas finir en salle d’attente, on a tellement préparé ce travail !

On file !

Dans la voiture, ça roule, c’est le cas de le dire !


Arrivée à l’hôpital, ça tombe bien, le docteur P. qui sera là pour ta naissance aussi est dans les parages.

Monito et petit contrôle du col. Je suis à 3 voire 4cm, sans contractions régulières et sans douleur réelle, que demander de plus ?

 

Dominique passe nous voir, j’ai un peu peur, les contractions sont si aléatoires… Elle aussi, je le sens bien.


Vers 14h, elle a fini son service, elle est toute à nous.

Elle me dit : « je ne veux pas te faire peur ou te décevoir, mais j’espère que ce n’est pas un faux travail… le gynéco parle de perfusion pour lancer et accélérer ce travail, hors de question, on veut que tu viennes par toi-même, mais hors de question aussi de rentrer chez nous !

Sans conviction, elle m’ausculte le col… incroyable, je suis à 4 voire 5cm, le travail avance sans douleur, elle m’embrasse d’émotion, me dis que nous sommes géniales !

 


Et ce n’est pas fini !

J’ai droit, en parallèle avec une séance de relaxation et d'énergétique, à un massage du bas du dos avec des huiles essentielles pour stimuler les contractions et à un splendide grand bain rond et bien chaud !

Elle me dit qu’avec le bain, ça passe (et ça améliore la régularité des contractions et leur intensité en diminuant la douleur) ou ça casse…


Pourvu que ça passe !


Devine quoi ma belle, évidemment que ça passe, nous sommes sur la route pour te rencontrer !

Enfin !


Les contractions s’intensifient mais je supporte vraiment leur douleur, j’ai juste mal dans le bas du dos… on comprendra plus tard que ta position n’était pas des meilleures, tu étais en occipito-sacrée, la tête dans le mauvais sens... dans mon dos…

A chaque contraction (que je gère d’abord seule pendant une heure environ avec ton Papa), je m’assieds plus bas dans le bain pour te faire descendre.


En attendant, je papote avec lui, puis avec Dominique, et enfin, je me concentre, ça se précise, les massages dans le bas du dos que me prodigue Dominique sont de plus en plus nécessaires.

Cela fait l’air de rien deux heures que je suis dans ce bain, on me propose de sortir, de me mouvoir un peu, Dominique me dit que tu ne seras peut-être pas là avant le 19, non Dominique, ça paraît si long !

 


Un passage par les toilettes, et je me couche sur la table d’accouchement sur le côté.


Les massages continuent, ton papa est face à moi, Dominique derrière.

Elle tient ta petite tête dans ses mains pour ne pas que tu appuies trop sur mon dos (Papa me dira plus tard qu’il a vu ta tête à travers le dos, c’était impressionnant !)


Je commence à m’isoler dans ma bulle, c’est bon signe, tu arrives… mais j’ai mal, de plus en plus de mal à gérer ces contractions.

Je commence à pleurer, Dominique me dit que c’est normal à ce stade du travail, elle m’encourage :

« On t’aime tous très fort Virginie, tu fais ça comme une reine, vous êtes géniales Lola et toi, je suis fière de toi, tu es incroyable, tu vas y arriver, Lola arrive, elle descend, elle veut te voir »…


Je réponds :

« Pourquoi je n’ose pas demander la péri ? »


« Bah, parce que tu n’en as pas besoin ma belle, tu es faite pour ça »…


« Si j’en ai besoin, écoutez-moi, respectez mon choix, je veux la péri, je veux accompagner ma fille, pas lui en vouloir, je ne veux pas accoucher comme ça, s’il vous plaît ! Et en plus je perds les eaux, je sais que ça va faire encore plus mal…»…


« Ma belle, j’ai énormément de respect pour toi, je t’ai entendue et vais voir ce que je peux faire… mais je crains que la péri n’arrive après les félicitations… elle est là ta puce » !

 

Dominique m’installe quand même la perfusion, file chercher l’anesthésiste et appeler le gynéco tout en disant… j’espère qu’il arrivera à temps !

Dès qu’elle me quitte, je panique, j’ai besoin d’elle et de Papa près de moi.


Elle revient, l’anesthésiste est au bout du couloir me dit-elle, OUF !... mais en césarienne, il passera après… NON, ce n’est pas possible !


Le gynéco arrive, me dit :

« alors, ce sera fichu pour la péri apparemment ?! »


Merci pour la psychologie, je comprends qu’on fera sans, j’en veux à la terre entière… puis me calme, je sais que chaque douleur me rapproche de toi, je sais aussi que tout a une fin, cette douleur aussi s’arrêtera, je suis en train d’accepter.

 


On m’ausculte, je ne veux plus me mettre sur le dos, ça me fait si mal, pitié, plus envie !

Mon col est ouvert à 9 voire 10, je viens de faire trois centimètres en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et mon corps pousse tout seul pendant les contractions, quelle sensation étrange.


Je gémis, je souffle, je supporte, et à chaque contraction, tu fais une descente fulgurante.


Le gynéco me dit qu’il faudrait me filmer pour montrer à toutes les mamans comment faire.

Qu’il s’abstienne !

J’ai du mal à regarder autour de moi, je suis toujours dans ma bulle.

 


Enfin, le rebord de col qui n’était pas dilaté a cédé avec l’aide du gynéco, je vais pouvoir pousser.


A chaque poussée, je suis efficace, Dominique est super, elle m’oriente et m’encourage, tout le monde est soufflé, tu arrives, tu es là, si proche de nous !


Papa est là lui aussi, je l’enlace à chaque contraction pour m’aider, son soutien m’est vital, indispensable.


Je veux à présent me mettre sur le dos pour pousser, Dominique et Papa me tiennent les jambes pour ouvrir au maximum mon bassin.

 


Enfin, ta tête est là ma belle, je la sens, ça commence à me brûler, et on m’interdit de pousser à la prochaine contraction, je ne peux que souffler, on va te retourner de 180 degrés, en une contraction seulement, sans forceps, en douceur, on y arrive !!!


Apparemment, c’est rarissime !


La prochaine poussée, j’ai le droit d’y aller, je pousse, une fois, deux fois sur la même contraction et voilà ta tête, c’est incroyable, tu regardes paisiblement autour de toi, tu ne pleures pas, il reste une épaule à passer, une formalité !


Je dis à Dominique que je te vois, elle me dit que je peux te prendre, je t’attrape, tu glisses à travers moi, te voilà, toute chaude, toute douce, toute calme, si belle, si intense, si toi près de moi, je te serre contre ma poitrine, ton papa pleure de joie pour t’accueillir, moi, je suis infiniment soulagée, pour toi, pour moi, pour nous, c’est fini :


il est 22h36,

je te murmure des mots qui me viennent naturellement :

« bienvenue ma poupée, on t’a attendue si longtemps, tu as fait un si beau travail, bienvenue ma chérie, tu es si belle, je t’aime, voici ton papa, on est là tous les deux, sois sereine… »

 


Et sereine, tu l’es, tu nous scrutes ton papa et moi, l’un après l’autre.

Quelle force dans ton regard, tu es inimaginable, tellement au-dessus de mes espérances !

On s‘occupe de moi pendant ce temps, le placenta s’en va comme une fleur, je n’ai rien du tout, juste deux ou trois éraillures que l’on ne recoud pas et qui ne me feront mal que 2 heures !

 


Merci ma Lola pour cette magnifique naissance, merci Papa pour cette splendide présence, merci Dominique pour cet indispensable soutien, merci la vie pour ce précieux cadeau…


 

Après une heure de peau à peau, tu as trouvé mon sein, tu reçois déjà du vrai lait, pas de colostrum, tu déglutis déjà, et bien oui ma chérie, tu es en retard, maman en avance !

L’allaitement est lancé !

Ma maman arrive dans la salle d’accouchement (elle est du service), elle t’accueille, on descend ensemble en chambre et on te pèse, 3kg790, 51cm et 35cm de PC, tu es parfaite, on t’habille, te voilà, dans mes bras, ma fille pour toujours.

 


Bienvenue dans ce monde, ce monde qui se couche ce soir comme tous les autres… ce soir si unique pour nous, pour toi, bienvenue sur terre, que ta vie soit douce et belle, comme toi, sache que nous ferons tout pour qu’elle le soit.

Nous t’aimons très fort Lola.

 

Maman, Papa et Louis…

Merci pour ce récit qui nous prend aux tripes, on s'y croirait !

La photo de la jolie Lola est à venir ...

Publié dans Naissance

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W
Quel récit émouvant! Quel travail bien mené! C'est magique!
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